jour où ils s’affairaient à désosser sa bagnole,
des années plus tôt. Bien sûr, il restait toujours une douane, dans
le sens Belgique - France. Sortir de Hollande était parfois délicat,
mais y entrer ne posait généralement pas le moindre problème.
Il se débarrasserait de l’arme sur
la route du retour. Inutile de perdre du temps. Et puis, ce serait
l’occasion de tirer le dernier trait sur son passé. Plus d’arme,
plus de conneries, fini.
La vérité est que des conneries, il n’en
avait plus fait depuis dix ans. Et la seule idée de plonger ses
mains de nouveau dans la merde lui donnait la nausée. Toute cette
vie, les petites combines, l’alcool, la nuit, la dope, il ne connaissait
que trop. Ce que jadis il appelait la zone était ancré en
lui comme une mine prête à exploser, et tel un ancien alcoolique,
il ne pourrait jamais s’en débarrasser. S’en éloigner, oui. Mais
oublier, non. Qu’il y remette un pied, et tout lui reviendrait instantanément.
Guillaume en avait conscience, et cela aussi, il s’y préparait.
Il arriva à la gare centrale d’Amsterdam,
au milieu des tramways, puis réalisa que l’arme était toujours en
pièces détachées, réparties aux quatre coins du véhicule. Il ne
pourrait pas démonter la voiture pour récupérer les petits sacs
en plein centre ville.
Guillaume continua tout droit, et sortit
d’Amsterdam. Après tout, c’était le mieux qu’il avait à faire :
la douane volante aurait pu le suivre depuis la frontière. Mais
ils ne le suivraient
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