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Ordinateurs Tout a commencé avec une console de jeu Mattel Intellivision. Le type qui me l'avait vendue venait tout juste de s'acheter un Apple II et bien sûr, il n'a pas pu résister à l'envie de montrer sa nouvelle acquisition... mon visage a viré au même ambre que l'écran. "C'est ça qu'y me faut", j'ai tout de suite pensé.
J'ai appris le BASIC, puis le BASIC "structuré" (plus de goto - en fin de compte, les goto, c'était mal), puis, tout doucement, le code-machine Z80-A. Je m'étais acheté un macro-assembleur, mais le charger en mémoire à partir du magnétophone était une prise de tête perpétuelle, alors je préférais la compilation à la main. C'était la grande époque de Johny Diskette - on pouvait voir des affiches "Wanted" dans les magasins -, l'informatique devenait quelque chose d'impressionnant et l'on se murmurait des légendes sur la Sillicon Valley. Je fis mon premier reverse engineering sur Cobalt Flight Simulator, le grand, le génial simulateur Cobalt. Tout en vol aux instruments, aucun graphismes (bon, le radar, d'accord) et à l'arrivée, des sensations incroyables. Je n'ai jamais joué à un autre simulateur de vol depuis - je sais que j'en sortirais déçu. J'envoyai mon premier programme vraiment fini au génialissime Hebdogiciel, qui publiait 40 pages de listing chaque semaine. Pac-Miam. C'était le meilleur programme du monde, mais personne ne s'en rendit compte et il ne fut jamais publié. Je décidai alors de haïr l'informatique. Quelques semaines plus tard, Hebdogiciel titrait: "L'informatique, c'est de la merde". Ils disaient vrai, mais j'étais jeune. Je m'inscrivis à des cours de programmeur d'application, et quelques temps plus tard, je m'achetais un Atari 520ST... Je dois admettre qu'il me fallut quelques temps pour comprendre ce à quoi la souris pouvait bien servir, exactement. Mais au moins, j'avais enfin la possibilité de jouer à The Pawn... des graphismes en 16 couleurs !!! ...un rêve, encore... Après ça, la magie disparût. J'appris le GFA Basic, je fis un peu de C, quelques craquages, et énormément d'assembleur 68000. Je donnai quelques cours de dessin sur ordinateur à des enfants, développai des programmes pour de petites entreprises, travaillai sur un jeu pour une grande société (dont je tairai le nom, puisqu'ils n'ont rien fait d'autre que m'exploiter) J'en avais marre de voir disparaître l'un après l'autre
les ordinateurs que j'aimais, alors la question se posa naturellement:
"quels sont les meilleurs ordinateurs maintenant ? Mac. Next. Systèmes
Unix. Lesquels vont gagner ? Les PCs." Le temps était venu de travailler. Quel était mon langage préféré ? L'assembleur, sans doute aucun. J'appris donc le Visual Basic, et je reprenais mon activité de développement pour petites entreprises, en continuant à donner quelques cours particuliers. Au passage, je publiai un programme dans un PC-Team: 2 jours de développement et une petite revanche sur le Pac-Miam qui m'avait demandé, lui 3 mois de travail.
C'est alors qu'arriva l'Internet. Et Mosaic. De nouvelles choses à apprendre, des choses fraîches: enfin, après quinze ans j'éprouvai de nouveau ces mêmes sensations qui m'avaient fait frémir lorsque je tentais d'animer mes sprites sur la Mattel Intellivision. Enfin.
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