Page précédentePage suivanteRetour à la page d'accueilPersonne m'écrit jamais...

 

Voyages Virtuels

par Djimgee

 

C'est bien connu, le monde de l'édition pue. Pas les éditeurs eux-mêmes, plutôt le contexte. Le métier de ces derniers consiste à vendre, et un roman aura toujours plus de chance d'être acheté en masse si son auteur est un épiscopalien anthropophage repenti qui aura fait la une des journaux télévisés en annonçant sa reconversion en tant que secrétaire général du MLF que s'il est le fait d'un petit inconnu bourré de talent qui aura consacré sa vie entière à l'amour des mots.

C'est comme ça, et c'est normal. Et puis il faut bien l'admettre, la chiasse de notre épiscopalien cannibale, revue, sinon entièrement écrite, par des écrivains mercenaires redoutables à la solde de l'éditeur, sera souvent bien plus lisible que le bébé maladroit de notre passionné.
Parce que écrire, c'est d'abord un métier, qui s'apprend et surtout se pratique. Bien sûr, il y a le génie. Mais le génie, par définition est rare. Et c'est heureux.
Alors, que reste-t-il aux amateurs, aux amoureux, aux passionnés qui ont hâte de quitter leur bureau, le soir, pour rentrer chez eux et écrire ?

L'imagination.
On peut être un mercenaire de l'écriture, une machine à pondre des lignes mathématiquement plaisantes à lire, on ne peut pas être un mercenaire de l'imagination (sauf, bien sûr, si l'on est un génie - ce qui est évidemment de la triche).

Moi, je connais un de ces passionnés. C'est un génie de l'imagination, et côté écriture, il commence à avoir de la bouteille.
Comme il a refusé de passer ses dimanches à manger des pieds humains dans les cathédrales pour devenir vendeur, l'option des éditeurs new-age de l'ère électronique s'est tout naturellement présentée à lui...

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Voyages Virtuels, c'est cool. On est plongé dans l'action dès les premières pages, on n'en ressort pas avec la satisfaction d'avoir ajouté un classique bien chiant aux trophées de ses oeuvres lues, mais plutôt avec la joie tout égoïste de se dire : “ce soir je rentre chez-moi, je me sers un petit apéro, des petites cacahuètes, je m'affale dans la chaise longue, et je vais enfin savoir dans quel monde la dernière porte aura propulsé Psylvia. Pourvu que ce moment dure longtemps.”

À la lecture de Voyages Virtuels, on se rend coupable de ce même plaisir que l'on ressent après avoir vu un film américain à grand spectacle. Sauf que là, point de culpabilité; l'on se souvient que le créateur de ces Portes, le responsable de ces décors, l'auteur de ce jeu mystique, n'est pas une major hollywoodienne mais bien un amoureux qui a fait cela tout seul, à force de travail et de talent, indépendamment de tout but commercial.

Le seul tort de Voyages Virtuels, c'est d'avoir été publié tard : lorsque l'on songe qu'il fût écrit bien avant Matrix, bien avant la banalisation du Web, on reste rêveur quant à l'imagination dont certains sont dotés. Et le seul tort de Djimgee, c'est de ne pas manger des pieds.

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