Page précédentePage suivanteRetour à la page d'accueilPersonne m'écrit jamais...

 

Voilà, j'ai fini ma nouvelle et je me suis bien amusé. Comme je suis un grand romantique, c'est dans le TGV pour Londres que j'ai choisi d'y mettre les dernières touches.

L'Eurostar, c'est chouette le jour et sans aucun intérêt la nuit. Et puis, on double les voitures sur l'autoroute. En France je veux dire, parce qu'en Angleterre, le TGV se transforme en TPV et l'on se fait dépasser par les trains de banlieue Londoniens. Entre les deux, le train se fait avion pour s'engouffrer dans le tunnel sous la Manche: rien de spectaculaire, on y voit soudain comme dans le trou du cul d'un boulet de charbon, les oreilles se bouchent en descendant puis en remontant, et c'est tout.

L'Eurostar, aussi, c'est un peu comme le métro: il y a des heures d'affluence qui sont très désagréables, même en première classe, parce que quand tous ces hommes d'affaires pressés s'allument une cigarette en décrochant leur téléphone, il devient absolument impossible de savourer sa propre cigarette ou d'entendre son interlocuteur à l'autre bout des ondes.
Mais au moins, le train a cet avantage sur l'avion de n'être pas victime des intempéries. L'hiver, tous les vols pour Amsterdam sont régulièrement décalés pour causes de brouillard sur Schiphol. Quant à Londres, c'est j'imagine pour cause d'Anglais que les vols sont périodiquement reportés et les métros pour Heathrow constamment retardés.

Bref. Tout content d'avoir fini l'écriture de mon truc, je me suis lancé dans la mise en page pour balancer ça sur le Web et satisfaire mes instincts mégalos. Je m'étais dit "je vais d'abord faire une sauvegarde en HTML à partir de Word, et après, j'épurerai à la main".
Bin tiens.

Le truc, c'est que Microsoft semble avoir conçu un nouveau type d'HTML qui serait au moins compatible avec lui-même, et aurait le mérite de rendre la relecture dans Word possible, en récupérant les attributs du .doc original. Ce qui est coule. Mais on le sait, les roubignolles de l'Enfer sont poilées de bonnes intention.
Ils auraient pu, au moins, ajouter une option "sauve en vrai HTML, et oublie mes attributs", mais nan: là, ils seraient devenus compatibles avec le reste du monde, ce qui est, on le sait, mal.

Alleluïa, Dreamweaver 3 possède une fonction "nettoyer HTML Word" (Voir le Making Of). Ce qui est d'autant plus drôle que quand Macromedia - pourtant petit par la taille, comparé à l'Empire - génère un code pur qui ne comprend aucune marque de fabrique, Microsoft ajoute partout des signatures "Word 9.0" et même en HTML, s'efforce de fliquer l'auteur en ajoutant des statistiques sur la date d'ouverture, etc.
Enfin, ne soyons pas de mauvaise foi: on ne va pas reprocher à Microsoft son HTML maison - le HTML pur est déjà bien assez impur en soi.

Deuxième tranche de rigolade, mon idée stupide de proposer une lecture en pop up, et j'associer des sons aux touches de contrôle. Pas difficile, un petit coup de javascript...
Mon cul. Javascript ou javascript Microsoft, il faut choisir. Là, j'ai abandonné. Il fallait taper des "if Microsoft blabla", et - pauvre âne que je suis ! - j'ai commencé à le faire, avant de me souvenir que je m'étais promis "plus jamais ça" il y a déjà cinq ans. J'ai pas mis de if, et mes pages resteront muettes jusqu'au jour où M$ aura fini d'avaler tous les consortiums W3 et autres groupes de standardisation, et qu'une commande unique restera pour produire des sons sur toutes les machines de la terre ("Microsoft_Java15_do_sound(wav)" ?)

Déception finale, fort d'avoir rappelé à mon souvenir mon expérience de programmeur, j'en ai profité pour effectuer une relecture de mes pages et corriger de petits détails. C'est alors que j'ai réalisé avec effroi les différences énormes qui existaient entre IE & Communicator (j'utilise les deux; IE a parfois du bon, aussi)... la gestion des images de fond dans les tables est résolument différente de l'un à l'autre, ainsi que leurs dimensions, les calages haut et bas, etc.
Et voilà, moi qui ne voulais jamais plus avoir à me battre avec des lignes de code, j'ai paumé des heures à retoucher les sources et chercher des précisions sur le Web et dans les documentations diverses, tout ça pour afficher de vulgaires tables... je les hais tous.

Maintenant, une question me ronge: moi, je suis un abruti qui ai passé des années à apprendre toutes ces choses inutiles, mais les artistes, ceux qui ont des choses à exprimer, les gens de talent qui pourraient réaliser de belles pages toutes chouettes, comment ils vont faire s'ils ne gaspillent pas eux aussi quelques années à découvrir cette merveilleuse merde qu'est l'informatique ? On se posait cette question il y a dix ans déjà, à propos de l'image de synthèse. Mais je m'en rends compte aujourd'hui; on n'y a toujours pas répondu.

Page précédentePage suivante